LES EXPERIENCES DE MORT IMMINENTE
La mort n’est
pas un acte instantané, c’est un processus qui prend du temps. Il faut passer
de la mort au mourir. Le Dr. Elisabeth Kübler-Ross nous l’a déjà bien
expliqué : le Dying remplace Death. La mort n’est pas un
acte instantané, ni irrémédiable. On meurt peu à peu et l’on avance selon des
étapes bien connues.
La mort est un état de passage, elle est
donc inverse de la naissance, c’est le départ après l’arrivée. On parle alors
« d’expériences périnatales » avec Stanislav Grof. La naissance est
souvent brutale et traumatique selon les descriptions de la naissance avec
violence du Dr. Frédérique Leboyer. A l’opposé la mort est finalement bien plus
douce, si l’on ne confond pas les différentes étapes. Il y a souvent de grandes
douleurs dans les maladies, surtout lors des phases terminales. Puis vient la
lutte dans le désespoir de l’agonie. Enfin arrive la délivrance et elle est
souvent décrite comme un soulagement et une libération très douce.
Mais décrite par qui ? Puisque par
définition la mort est un état dont on ne revient pas, tout au moins pour les
matérialistes, majoritaires chez les médecins et les scientifiques. Or il y a
toujours eu des témoins qui ont failli mourir, qui ont traversé les premières
étapes de la mort, qui ont même eu un certificat de décès signé par un ou deux
médecins et qui en sont revenus. Et il y en a de plus en plus. Evidemment ils
ont beaucoup de choses à raconter, car ils n’ont pas de temps à perdre. Ces
témoins ont été présents à tous les siècles depuis Platon qui rapporte le récit
d’Er le Pamphylien. Par contre avec les progrès de la médecine, ils sont de
plus en plus nombreux. En 1975 Raymond Moody a rassemblé 50 témoignages dans
son livre best-seller La vie après la vie. D’autres scientifiques, (Michael
Sabom, Kenneth Ring, le Dr. Melvin Morse …) en voulant prouver le contraire, ont
publié d’autres cas. Puis on en a trouvé des milliers dans chaque pays en
Australie, Italie, Liban, Japon …
Chaque expérience est unique et originale,
mais beaucoup, s’ils ont réussi à traverser le tunnel, ont été accueillis par
leurs parents disparus, revu le bilan de leur vie, rencontré la Lumière-Amour, et décidé en pleurant de revenir sur terre
pour achever leur travail avec une totale conversion.
En
France, le Centre d’Etude des Expériences de Mort Imminente (Céémi www.europsy.org/ceemi) de 1998 à 2008 à Paris
a reçu 257 témoins ou expérienceurs qui ont été étudiés selon trois
critères : avoir failli mourir ou en danger de mort ; avoir eu une expérience
complète et non une simple sortie hors du corps ; avoir eu après une
transformation importante de leur vie dans le service et le dévouement. Donc 137
dossiers restants ont été étudiés avec l’échelle de Greyson, 37 % ont des notes
au-dessus de 13 correspondant à une expérience complète. Ceux qui ont eu des
échanges avec la Lumière-amour et qui ont consacré leur vie à vraiment aider
les autres ont été suivis dans le Centre pendant plus de dix ans.
Aux Pays-Bas le Dr. Pim Van Lommel a étudié
344 personnes hospitalisées pour un arrêt cardiaque. 62 personnes seulement ont
raconté une EMI soit 12% et 7% pour l’expérience complète (plus de 10 à
l’échelle de Greyson). Ils ont été réétudiés deux ans après, puis huit ans
après. Ils n’ont plus peur de la mort car ils croient à l’après-vie, ont plus
de facilité à exprimer leurs sentiments, accepter les autres, sentir de
l’empathie, avoir le sens de la famille, un intérêt envers la spiritualité, le
sens de la vie et apprécier la vie quotidienne. Alors que ceux qui n’avaient
pas eu d’EMI avaient augmenté leur peur de la mort et leur absence de
spiritualité.
Les témoins que nous avons suivis en France
ont eu une totale transformation des valeurs de la vie : ils ne sont plus
axés sur la seule réussite matérielle et sont résolus à s’occuper des autres
avec amour. Cela est resté pour le CEEMI le critère essentiel. Et lorsque nous
avons rencontré des personnes généreuses qui se dévouaient sans compter, nous
avons souvent appris par la suite qu’elles avaient eu une EMI autrefois. L’indifférence
polie avec laquelle on écoute leur expérience extraordinaire est une blessure
lorsque l’on porte le message de l’amour absolu. Certains ne se sentent pas
bien revenus dans leur corps, pas complètement ou à coté. Il faut du temps pour
récupérer tous ses souvenirs et les intégrer, parfois une dizaine d’années. Ainsi
Sylvie, après un grave accident de voiture, était restée un mois dans le coma
et en avait gardé des maux de tête et des cauchemars. Un an et demi après dans
une fête, elle rencontre par hasard son médecin et le reconnait soudain. Elle
l’oblige à retourner à deux heures du matin dans son hôpital où tous ses
souvenirs d’EMI reviennent peu à peu.
Ces témoins développent à notre époque une
fascination absolue et beaucoup veulent rencontrer « ces saints des
derniers jours » qui ont vu la Lumière-Amour. La rencontre est parfois
décevante, car ceux qui ont ramené un peu de cet Amour infini et sublime
n’arrivent pas bien à le faire sentir et réclament, eux, d’être traités avec
cet amour. Tout se complique avec leurs dons ou pouvoirs merveilleux qu’ils
gardent un certain temps (sympathie, télépathie, guérison …). Si l’on s’y attache et s’oriente vers les
métiers de médium, voyant, guérisseur et
autres phénomènes « psy » paranormaux, on risque de se détourner du
service et du vrai dévouement.
Le principal apport de ces rescapés de la
mort est de diffuser leur absence de peur, comme l’a fort bien développé
Elisabeth Kübler-Ross. Aussi sont-ils utiles pour les personnes en fin ultime
ou en soins palliatifs, mais aussi pour toute l’humanité. Partager l’expérience
de l’agonie d’un patient mourant nous émeut jusqu’aux larmes et nous rend notre
humanité. Et lorsque l’on rencontre une personne qui n’a plus peur de la mort,
on ressent un immense soulagement. Nous retrouvons notre famille spirituelle et
angélique. La « mort-anéantissement » inventée par les matérialistes
n’a aucune preuve scientifique. Il n’existe aucune expérience qui prouve qu’il
n’y ait plus rien après la mort. Les matérialistes, pour ne pas quitter leurs
croyances, ont besoin d’avoir des mots scientifiques à objecter : anoxie,
kétamine, endorphine, hallucinose, hypercapnie, temporal droit … Mais il
n’existe derrière ces mots aucune expérience scientifique, reproductible dans
d’autres laboratoires. Au contraire leur définition tautologique de la mort écarte
et récuse tous les témoins de plus en plus nombreux qui sont revenus des
premières étapes de la mort. Déjà la grande victoire est que toutes les équipes
chirurgicales de la planète tiennent compte maintenant des sorties hors du
corps de leurs malades anesthésiés ou dans le coma et font attention à leurs
paroles qui peuvent leur être répétées.
Cela s’accentue avec tous les progrès de la
médecine et de la réanimation, mais a toujours existé, depuis le livre des
morts égyptien jusqu’au Bardo-Thödol, le livre des morts tibétain.
L’enseignement de tous les initiés, des yogis, et de tous les sages de l’Orient
a été retrouvé avec cette nouvelle science occidentale de la mort, qui nous
délivre de la peur absurde de la mort et nous réinsère dans un climat de
confiance et de partage. « Mourir c’est célébrer ses noces avec
l’Eternité » Djalal ud-din Rumi.
Marc-Alain
DESCAMPS est professeur de psychologie et de Yoga, Directeur du Centre
d’Etude des Expériences de Mort Imminente (www.europsy.org/ceemi). Auteur de
dizaines de livres de spiritualité, il a écrit Les Expériences de Mort Imminente et l’après-vie,
Dangles, 2008.